La transmission ou les héritages de Lareus Gangoueus

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Après une incursion dans les héritages de Tchonté Silué, je vous propose de retrouver Lareus Gangoueus blogueur et critique littéraire pour un dernier entretien qui prend sa source dans le thème de l’édition 2017 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine :   la TRANSMISSION.

Pour mieux envisager le futur, éclairer le présent sous un angle spécifique, j’ai proposé à chaque collaborateur de jeter un œil dans le rétroviseur à la recherche de quelques héritages au féminin. Notre collaborateur d’origine congolaise s’est prêté au jeu des questions. Prêts à découvrir ses réponses lecteurs adorés ?

C’est parti !  

1/ Évoquons d’abord vos racines africaines, quelles sont-elles ? Votre nom a t-il une signification particulière ?

Mes racines africaines sont multiples et j’avoue que j’aime cette idée d’être le fruit d’un métissage au cœur même du système bantou voir soudanais. Je m’appelle Réassi Ngangoué Ouabonzi. Les noms que mes parents m’ont donnés renvoient quelque peu à l’histoire de l’Afrique Equatoriale Française. Je suis en effet l’arrière-petit-fils d’un soldat centrafricain issu du peuple banda. Ouabonzi, mon arrière-grand-père a combattu pendant dans les troupes de l’armée coloniale française pendant la première guerre mondiale. Ouabonzi est donc un nom banda, centrafricain alors que ma famille paternelle est congolaise. Et pour cause. Les militaires issus de l’AEF revenant d’Europe repassaient tous par Brazzaville capitale de cette région de l’Empire français. En passant par Brazzaville, mon aïeul militaire a pris une petite congolaise qu’il a emmenée en plein cœur de l’Oubangui Chari. Cette dernière est revenue au Congo Français avec deux enfants en bas âge. Réassi est le nom de mon grand paternel. Un de ces noms écorchés par les officiers d’état civil. Quel est le nom originel, difficile de savoir. Il faudrait qu’une véritable enquête en pays banda pour en savoir plus sur l’origine et le sens de Réassi… Ngangoué est le patronyme de mon grand-père maternel. Pierre Ngangoué. Un chef de terre en pays kukuya sur un des plateaux batékés. C’est le volet le plus congolais de mon identité. Un peuple mystérieux, conservateur, entretenant encore en milieu urbain une tradition orale forte lors des veillées mortuaires…

2/ Physiquement, ressemblez vous à une figure féminine familiale ? Et pour ce qui est des traits de caractère : quel est celui que vous avez en commun avec la femme qui vous a élevé ?

Physiquement, je ressemble à mon père. Sur les traits de caractère, je tiens de ma mère le sens des responsabilités et surtout la fidélité en amitié. Il y a une exigence chez ma mère sur la loyauté, la fidélité avec ses amies que j’apprécie particulièrement. Des amitiés pour la vie, loin des relations éphémères et épisodiques, l’amitié est quelque chose d’important et qui s’inscrit dans la durée, même chez les hommes, c’est de mon point de vue, plus complexe.

3/ Passons aux habitudes : de quelle femme tenez-vous cette manie, cette routine qui vous accompagne encore aujourd’hui ?

J’ai du mal à comprendre la question. Il faut définir la notion d’habitude qui est à mon sens subordonnée au caractère. Je ne sais pas répondre à cette question.

4/ Moins agréable maintenant : quel héritage indésirable, supprimeriez-vous tout de suite, si vous le pouviez ?

Incontestablement, la peur de la prise de risque. Personnellement, c’est quelque chose dont je me défais progressivement. Je ne me suis jamais cassé un bras ou une jambe. Parce que je ne prends pas de risque inutile. Je suis conscient que cette volonté a été, est un désir de protection qui rejoint la notion de responsabilité. Cela a des avantages et naturellement des inconvénients.

5/ Pour finir, y’a t-il un héritage auquel nous n’avons pas pensé mais que vous souhaitez évoqué ?

Je dois à mon père la passion et une implication désintéressée dans un sujet que j’aime. En l’occurrence la littérature pour ce qui me concerne. Être passeur de mots, donner de la visibilité à des œuvres qui ne sont pas miennes de manière altruiste est un héritage de mon père. Je suis toujours amusé par les questions récurrentes, à savoir quand je produirai mes propres textes. Dealer, passer est un acte étrange, incompréhensible. Pourquoi parler des autres, quand on peut parler de soi et qu’on a de bons motifs de le faire ? Tout est dans le mot vision et le feu qu’il faut pour l’entretenir, à savoir la passion. La lecture est un héritage de ma mère et de l’école publique française. Pendant longtemps, elle a été une très bonne lectrice. Elle a été une des premières biochimistes au Congo et les livres ont donc toujours été présents dans notre maison. Ma passion pour la littérature n’est donc pas une génération spontanée, mais la convergence de deux univers très différents.

Merci Lareus Gangoueus pour cette enrichissante conversation qui me permet enfin d’avoir le fin mot de l’histoire concernant votre pseudonyme. SouRIRES ! Je sens bien que certains d’entre vous se demandent où est passé la seconde partie du thème sur ce que le blogueur souhaiterait transmettre à son tour ? C’est comme qui dirait, la surprise du chef, puisque vous aurez la réponse le 31 juillet grâce à une publication inédite à découvrir sur son blog et dont nous vous annoncerons la publication ici même, vous n’aurez plus qu’à cliquer pour en faire lecture.

C’est une affaire à suivre chers lecteurs adorés. Pour l’heure, vous êtes invités à poursuivre ce dialogue avec nous. Questions, témoignages, complément d’informations, toutes vos interventions constructives sont les bienvenues dans les commentaires. Comme dirait l’autre, il n’y a plus qu’à. SouRIRES !

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