La transmission ou les héritages de Konan Koffi Eric

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Chers lecteurs, je vous propose de retrouver celui que je surnomme affectueusement le digne héritier de la Reine Pokou, le dénommé Konan Koffi Eric. Comme cela a été le cas avec Samantha Tracy, notre ultime conversation est placée sous le sceau de la TRANSMISSION, thème de l’édition 2017 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine.  

Pour mieux se projeter dans le futur, ajuster le présent, j’ai proposé à chaque collaborateur de jeter  un œil dans le rétroviseur à la recherche de leurs héritages au féminin. Premier à réagir, Koffi nous emmène en voyage en cote d’ivoire. Prêts lecteurs adorés ?

C’est parti !  

1/ Évoquons d’abord vos racines africaines, quelles sont-elles ? Votre nom a t-il une signification particulière ?

Mes racines africaines c’est d’abord mon pays la Côte D’Ivoire, mon peuple Akan, mes doubles ethnies Baoulé par mon père et Agni par ma mère. J’ai la chance que ces deux ethnies forment une partie du groupe Akan. J’aime le dire ma peau est le reflet de ma racine Agni. Un groupe qui se démarque des autres groupes de la Côte D’ivoire pour la couleur de peau très foncée. Porter le pagne Kita ou le pagne Baoulé pendant les cérémonies traditionnelles restent pour moi une priorité. C’est comme me vêtir de mes racines, accomplir un acte que mes ancêtres ont transmis de génération en génération. Pareil pour la fête des ignames en pays Baoulé, ou lorsque je danse l’Abodan en pays Agni.

Mon prénom Koffi n’a pas de signification particulière mais désigne en pays Baoulé un enfant de sexe masculin né un samedi.

2/ Physiquement, ressemblez vous à une figure féminine familiale ? Et pour ce qui est des traits de caractère : quel est celui que vous avez en commun avec la femme qui vous a élevé ?

Physiquement je ressemble trait pour trait à ma mère. Chaque fois que nous sortons l’entourage me demande en plaisantant comment je peux lui ressembler comme son portrait. Je me souviens encore que dans le passé mes petits frères à entendre ma voix couraient dans sa chambre voir si elle était présente ou répondaient par mes appels Oui Maman. (Rires)

Ma mère m’a léguée ce caractère de persévérant. C’est une femme qui dès l’instant où elle croit en un projet s’arme de persévérance. Le découragement ne fait pas partie de son quotidien. Alors j’ai en moi ce sang de guerrier qui chasse avec vivacité et qui ne se décourage jamais si la chasse ne donne pas le résultat attendu.

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3/ Passons aux habitudes : de quelle femme tenez-vous cette manie, cette routine qui vous accompagne encore aujourd’hui ?

Je tiens çà de ma mère adoptive, pour l’instant cuisine tout autour d’elle doit respirer la propreté. Alors chaque fois que j’entre en cuisine je peux passer des heures à laver plusieurs fois les ustensiles que j’utilise. Je lave, j’essuie, j’utilise et ainsi de suite. Avant cuisson de mon plat, il faut que la cuisine respire la propreté et l’ordre. Et pourtant je suis très désordonné.

4/ Moins agréable maintenant : quel héritage indésirable, supprimeriez-vous tout de suite, si vous le pouviez ?

Je supprimerais de suite mon excès de bavardage. Parfois j’aimerais bien être calme, parlé moins. Mais impossible. Ma mère m’a transmis gratuitement le don de la communication. C’est bien de communiquer mais parfois cela gêne les autres. C’est l’un des héritages que j’ai vraiment envie de supprimer chez moi. Mais je le porte puisqu’il fait partie de la personne que je suis. J’espère que dans une nouvelle vie je parlerais moins.

5/ Pour finir, y’a t-il un héritage auquel nous n’avons pas pensé mais que vous souhaitez évoqué ?

La reconnaissance et le partage. Voici deux héritages que j’ai reçu de mes mères. Pour ma mère biologique la reconnaissance est un facteur très important. Elle n’arrêtait pas de me dire souviens toi toujours même de celui qui t’a donné un verre d’eau. J’ai grandi avec cet héritage. Je sais être reconnaissant envers les personnes qui m’ont ouvert leurs portes pour le partage d’un plat, d’un sourire, d’un conseil ou d’une opportunité. Peu importe le degré du geste d’une personne envers ma personne. Que je sois en Afrique ou en Europe je sais que ma personnalité ce n’est pas construite toute seule. Si je suis là où je suis, si j’ai pu gravir certains échelons c’est grâce à des personnes qui souvent n’ont aucun lien de parenté avec moi. Je suis le résultat du fruit de l’éducation de plusieurs personnes. Je n’ai pas de mot pour exprimer ma gratitude à tous ces personnes qui ont bercées mon enfance dans la ville de Soubré, pareils pour les familles et amis rencontrés sur Abidjan, sur Grand Lahou, sur l’Espagne et la France. De chez ma mère adoptive je garde jalousement son sens du partage rien n’est peu pour partager avec autrui. J’avoue qu’enfant cela m’énervait lorsque j’entrais à la maison avec mon déjeuner et qu’elle me demandait de le partager avec mes frères sachant qu’ils avaient en main la même somme que moi pour l’achat du petit déjeuner. Avec le temps j’ai compris l’importance partage.

Merci Koffi pour cette agréable et fort instructive causerie. Hum… C’est vrai qu’il est bavard le bougre. SouRIRES ! Et ma foi, j’en voudrais davantage des péroreurs aussi proactifs et à l’enthousiasme contagieux. Vivement la seconde partie, pour savoir ce qu’il souhaite transmettre et comment.

C’est à suivre chers lecteurs adorés…En attendant,  comme à l’accoutumé, nous pouvons prolonger ce moment autour de vos questions, remarques et autres témoignages.

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