Troisième et dernière partie de la série d’entretiens pour mieux connaitre Grace Bailhache l’initiatrice de la contribution digitale à la Journée Internationale de la femme Africaine, après l’interview de Caroline Kiminou, dans lequel elles ont échangé sur la vision, c’est à mon tour de la questionner sur l’innovation.
Place aux trois questions de l’entretien.
1/ Tout le monde parle de start-up, d’innovation, j’étais un peu surprise de voir que c’était aussi une partie du choix du thème de cette année. Je pensais voir seulement les nouvelles technologies, mais ce n’était pas çà. Comment tu vois l’innovation ? Pour toi c’est quoi d’innover ?
Hum ! Comment me dépatouiller de cette question gigogne Gabriella ? Déjà, peut-être en éliminant de fait la notion de suivisme. Pour moi, l’innovation n’est pas un effet de mode. L’innovation est la capacité à se renouveler, anticiper pour toujours proposer mieux que l’existant. Pour ce faire connaitre les besoins des uns et des autres est important, s’y tenir non. Parce que dans le fond, nous aimons nos habitudes, et lorsque nous avons le choix à 90% nous choisissons le familier ou le nouveau pourvu qu’il nous rappelle l’ancien. J’aime beaucoup cette anecdote que l’on prête à Henry Ford qui répondant à une question de journaliste disait “si j’avais demandé aux hommes ce qu’il désirait pour se déplacer plus efficacement, ils m’auraient répondu des chevaux plus rapides”. Or il a mis en circulation les premières voitures. Vous comprenez ce que je veux dire ? L’innovation va au-delà des simples avancées technologiques, elle existe dans tous les domaines. Pour moi innover est une nécessité pas un phénomène. C’est comme de se retrouver face à une porte close sans la clé. Vous devez alors imaginer une solution pour l’ouvrir. Innover c’est aussi proposer une autre façon de réfléchir ou d’agir.
2/ Oui mais alors comment tu fais pour mettre çà en action avec la contribution? Moi quand j’ai participé les deux années, je préfère les réseaux sociaux parce que contacter les gens c’est plus difficile que répondre sur les social médias. Comment tu t’organises ? Tu as le thème de l’innovation et après comment tu trouves les africaines qui vont avec comme tu fais avec les reines, les muses et les autres ?
Eh bien, me voilà encore gâtée Gabriella ! Essayons de procéder par ordre. Comme je le disais à Caroline Kiminou précédemment, parce que j’ai une VISION claire d’où je veux aller avec la contribution, le reste est simple. Attention, pour moi simple ne signifie pas facile, mais claire. Pour ce qui concerne la LOGISTIQUE de la contribution, tout dépend du temps dont je dispose. Cette année, je n’avais de marge ni pour coordonner une équipe, ni pour contacter les têtes couronnées. Par conséquent, il a été plus simple d’organiser l’édition autour des rubriques principales existantes. Quant au CONTENU, c’est encore autre chose. Comme je navigue beaucoup sur la toile, que mes alertes sont mises à jour régulièrement, je ne fais pas à proprement parler de recherche, les personnes dont j’ai besoin sont automatiquement signalés par mes radars ou alors j’en trouve quelques unes via les réseaux sociaux, mais c’est plus rare. Enfin concernant LES CONTACTS, j’entends bien la réticence à aller au devant des autres, vous êtes nombreux à la partager, et ce n’est pas propre à la contribution, dans mon activité aussi, je le rencontre souvent. La peur de la non réponse, de la copie voire le vol d’une idée ou pire encore la peur du rejet sont les principales raisons qui emperchent beaucoup de personne d’en contacter d’autres. Par tempérament et par expérience, je fais fi de tout çà en me dissociant de mes projets. Je ne crains pas la non réponse, il m’est arrivée aussi de ne pas répondre, souvent par oubli ou par négligence. Je ne crains pas la copie ou l’imitation, parce que des idées j’en ai à la pelle et surtout une idée ne vaut rien en soit, c’est la vision et le procédé qui en font quelque chose de valable ou pas. Enfin, je ne crains pas le rejet, parce que je n’en fais une affaire personnelle. On ne peut ni plaire, ni travailler avec tout le monde. Il m’arrive également de décliner des propositions. Pour moi c’est de bonne guerre. Je préfère dix mille fois, un refus clair à une acceptation qui s’avérera tiède ou approximative. Ouf, je pense avoir répondu à tous les points ?
3/ Oui, oui. Mais alors toi comment tu es innovante avec la contribution ? Qu’est ce qu’il y’a de nouveau depuis le début et qu’est ce qui est prévu pour les 5 ans l’année prochaine ?
Wééé c’est ma mort que vous voulez jeune fille ? Déjà, je laisse la dernière question en suspens, elle clôturera cette série. Pour le reste, si je devais récapituler rapidement, je dirais que la contribution digitale à la JIFA est déjà en soi une innovation parce que ce concept n’existait pas (sauf erreur de ma part) lorsque j’ai fais mon premier article en 2014 sur mon blog professionnel. Innovation encore en 2015 en créant ce site dédié exclusivement à la mise en lumière des femmes africaines inspirantes. Innovation encore en 2016 en élargissant le spectre non plus seulement au relais sur Facebook mais également aux autres réseaux sociaux en sollicitant le concours des membres de la Dream Team. Et enfin innovation plus pratico-pratique en 2017 avec la loterie solidaire qui a permis l’accompagnement de deux entrepreneuses et la création de leurs sites internet. 2019 marquant un tournant important, je dois y consacrer un article complet, donc comme je le disais tantot, j’y reviendrais un peu plus tard.
Obligada Grace, c’est pas facile de t’interroger mais j’aime beaucoup c’est la seule solution pour savoir plus sur toi comme tu ne dis jamais rien.
A l’oral je me serais contentée d’un simple LoL très chère Gabriella ! Mille merci pour ce moment et pour la loyauté et l’assiduité à la contribution. Cette reconnaissance s’étend également à vous chers lecteurs adorés.
