Au Festival du Film Court d’Atakpamé du 26 au 29 juillet 2017

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Je vous promettais de faire une place plus importante au cinéma sur la contribution pour l’édition 2017. Après Félicité, une escale à Ouagadougou pour le Fespaco, à Yaoundé pour le Mis Me Binga, je vous emmène au Togo à la découverte du Festival du Film Court d’Atakpamé (FESFICA) qui se tiendra du 26 au 29 juillet 2017. Non, je ne ferais pas ma crâneuse qui sait tout. Jusqu’au mois dernier, Atakpamé ne m’aurait rien inspiré d’autres qu’un nom de produits contre les moustiques ou au pire une marque japonaise. SouRIRES !

Regardez moi cette affiche, et dites moi qu’elle n’attise pas, même un petit peu votre curiosité ? Non ? Si ? Peut-être ? Si le cinéma n’est pas votre “cup of tea”, restons bon amis, passez votre chemin et à vous revoir lors d’un prochain article. En revanche, si votre petit cœur d’enfant se réveille devant une pellicule sur petit, moyen ou grand écran, si en plus d’une bonne toile vous êtes curieux de nature alors voici trois bonnes raisons de vous intéresser à ce festival en particulier.

1/ Sa singularité : l’option du court métrage 

L’idée commune selon plus c’est long, plus c’est bon ne s’applique pas à tout. Et l’initiateur de ce rendez-vous a été bien inspiré de se distinguer, en privilégiant les brèves créations. Un peu comme pour les nouvelles et les romans, une confusion persiste, celle de penser qu’un court métrage est un film inachevé, sans souffle voire totalement raté. SIC ! De même que la nouvelle requiert un esprit de synthèse, le talent d’emporter, d’enivrer et clouer en quelques pages, de même le court métrage se focalise t-il en général sur un point précis, un instant, un moment, une situation qu’il tricote ou détricote selon le sentiment qu’il veut inspirer aux spectateurs. Enfin avec ce format, les cinéphiles pourront s’en prendre pleins les mirettes et voir toute la programmation en trois jours, ce qui est rarement possible avec les longs.

2/ Sa créativité : thèmes et titres percutants

Non mais sérieusement, d’aucuns prétendent que l’on ne juge ni un livre, ni un film par son affiche, d’autres dont je suis se laisse volontiers séduire par un bel emballage, d’autres enfin s’en foutent royalement tout ce qui les intéresse ce sont les titres. Que vous en soyez ou non de cette ultime catégorie, vous ne pourrez éviter de sourire en découvrant certains titres extraits de la programmation 2017. Comme de bien entendu, je me suis cantonnée aux quelques réalisatrices présentes et ce ne sont pas les plus piqués des hannetons. Pour moi l’Atakpamé d’or du titre incitatif revient à Lawson Latré Kevon Tabith pour Chatte on tchat. SouRIRES !

3/ Sa fraîcheur : générations Y et Z aux commandes 

Crée à l’initiative de Jacques Chanis en 2010 avec dès le départ le désir que l’événement soit porté par des passionnés du cru, sept ans plus tard le festival est toujours debout avec aux commandes des jeunes déjà présent en qualité de bénévoles lors de la première édition. Soutenue par les instances fondatrices, le groupe de jeunes togolais s’est constitué en association “Nouvel Espoir d’Afrique” et depuis c’est plus de cent fois que chacun remet du cœur à l’ouvrage pour que chaque édition soit un moment de partage et de découverte à Atakpamé. C’est sans doute parce que Samuel Tchaou Omou l’actuel directeur du festival a coordonné les premiers bénévoles en 2010, qu’il a tout fait de ce qu’il est possible de faire lorsque l’on met la main à la patte qu’il a toute les chances de pérenniser ce rendez-vous en prêchant par l’exemplarité. De l’équipe travaillant à l’année aux bénévoles les Y et Z sont aux premières loges. Les courts sont faits par eux et pour eux. C’est moi qui rajoute “pour eux” , simplement parce que les thèmes abordés, les angles d’approches sont d’une fraîcheur, d’une originalité et parfois d’une nécessaire irrévérence. Navrée d’apprendre à ces messieurs et dames qui se drapent du prestige des aînés pour enfermer la jeunesse dans un carcan, où elle est priée de ne pas faire de vague et d’attendre son tour, que certains n’attendent plus de permissions, ils se prennent en main, se réunissent et se mettent en marche. Le thème de l’édition 2017 est « Notre Cinéma … la valorisation de notre culture africaine» preuve que ces jeunes auxquels les aînés reprochent d’être phagocyter par l’ailleurs savent faire la part des choses entre naturelle curiosité, émulation et perte d’identité.  simplement curieux, inspirés, comme tous les créatifs de tous les temps.

4/ Sa diversité : panafricain dans les faits

Plus j’avance dans mes trouvailles pour la contribution, plus je m’aperçois que le panafricanisme pompeux dont d’aucuns se réclament sans jamais l’appliquer, est très souvent présent dans des initiatives concrètes qui cerise sur le gâteau créent des emplois sur le continent. Sauf erreur de ma part, il n’est fait mention nul part sur le site du festival d’un désir ou d’une approche panafricaine, or dans les faits, le festival Atakpamé tout en se gardant une catégorie spécialement dédiée au Togo, propose une programmation tout ce qu’il y’a de plus panafricain. On répète à l’envie et c’est une réalité qu’une partie de l’Afrique francophone peine à faire coexister culture et profit, contrairement à certains anglophones qui parviennent ainsi à investir dans des lieux culturels grâce à l’exportation de leurs créations au sein du continent et à travers le monde auprès de ses diasporas.  Quelle ironie tout de même que certains francophones en soient encore et toujours à pleurnicher sur l’inactivité de leurs états. SIC !  Les jeunes du festival Atakpamé permettent aux habitants de voir ce que produisent d’autres jeunes du continent africain.

5/ La ville des 7 collines

A l’instar de Deauville, Cannes, Venise ou Berlin, Atakpamé peut se targuer de permettre aux spectateurs de joindre l’utile à l’agréable dans un lieu où l’histoire et la nature ont gravé leurs empreintes. C’est un atout en or que d’avoir mis en place un circuit touristique et je suis curieuse d’en savoir plus sur la manière dont le festival réunit-il les deux. Une chose est certaine Atakpamé est dans ma wishlist de destinations africaines.

Last but not least : voici dans l’ordre les créations que je brûle de découvrir : Chatte on tchat de Lawson Latré Kevon Tabith (Togo), Mon cauchemar de Skalor Amela Dominique (Togo), Né en prison de Henriette Hangnamey (Bénin), A cette inconnue de Koffi Ursula Christelle (Côte d’Ivoire),  Liberté emprisonnée de Sara Mikayil (Maroc) et Danse Blem de Rosalie Koudanbe (Burkina Faso) 

Si comme moi vous êtes loin d’Atakpamé, consolez vous en visitant le site, vous y trouverez notamment les détails sur les quelques films mentionnés plus haut, et bien d’autres informations sur les éditions précédentes. Par ailleurs, vous pourrez toujours rêver un peu en contemplant un cliché de la ville aux 7 collines. Allez chers lecteurs adorés, voyons le verre à moitié plein, participons virtuellement en délirant à souhait sur titres et les synopsis des courts sélectionnés. Quels sont ceux qui ont attiré votre attention ?

Le site  => fesfica.com

2 thoughts on “Au Festival du Film Court d’Atakpamé du 26 au 29 juillet 2017

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