Zoom sur Le bout du tunnel documentaire de Rosalie Gladys Bessini

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On me demande souvent mais pourquoi alors qu’il y’a tellement de combats à mener pour la femme africaine la pauvreté, les mariages des mineures, l’excision, la parité etc…tu n’as choisi que deux combats à mettre en avant sur le site de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine ? Ma réponse est simple, la vie est un choix, on ne peut pas tout faire au risque de ne rien faire. Est-ce que ce choix est partial ? Forcement et je l’assume, ma devise est de faire ce que l’on peut, de là où l’on se trouve, avec les moyens dont l’on dispose. Et, fort de ce postulat, la fonction première de ce site est de mettre en lumière la diversité de femmes africaines inspirantes, et, c’est là dessus que je me focalise. Ensuite, il y’a d’autres éléments indissociables qui s’y ajoutent, et, ils ne sont présents sur le site, que si par ailleurs, j’ai le sentiment qu’en parler, relayer l’information est une forme d’action. C’est précisément le cas de ce documentaire de Rosalie Gladys Bessini : Le bout du tunnel.

Je vous ai parlé dernièrement du blog les femmes africaines dans le cinéma, du film camerounais Woman et du documentaire sur une rescapée du génocide du Rwanda Yolande ou les blessures du silence pour ne citer que les articles de cette édition qui tournent autour du cinéma et de l’image. Pour moi c’est un véhicule important à partir duquel on peut réfléchir sur des thèmes et contribuer par des discussions à faire évoluer les choses pour améliorer certaines conditions qui emprisonnent aujourd’hui encore bon nombre de femmes.

Voici le résume dé ce documentaire, il est disponible à l’achat sur ce site : africa Vivre

Je suis issue d’une société traditionnelle, les Béti au Cameroun, où la vie n’a de sens qu’en termes de progéniture, de biens et de longévité.
Il y a treize ans, ma tante Bonne Année, qui était ma tutrice, est morte jeune, sans enfant, sans biens et sans mari, des suites de son asthme et après une longue période de dépression.
Pour ses funérailles, on lui a refusé l’exécution de l’Esani, une danse qui célèbre la victoire de la vie sur la mort, parce que selon la tradition sa vie était inaccomplie.
Bonne Année avait écrit un livre, Le Calvaire, expression de son impuissance par rapport à une société camerounaise hostile à l’expression des jeunes.
À sa mort, le livre a disparu. Récemment, j’en ai retrouvé une partie dans ses affaires.
Dans ce film, je mène une enquête pour retracer la vie de ma tante à travers ses proches et ses écrits aujourd’hui dévoilés.
Je témoignerai aussi en sa faveur auprès de l’autorité traditionnelle, afin qu’elle soit réhabilitée, car, comme cela est dit dans notre tradition, nos succès dépendent de ceux qui sont partis.

Ce documentaire m’interpelle parce qu’il est un témoignage d’aujourd’hui, parce qu’il pose un miroir sur le destin d’une femme en particulier mais à travers laquelle beaucoup pourrait se reconnaitre, parce qu’il interroge sur la valeur d’une vie de femme morte sans mari, sans enfants, sans biens et à laquelle on a nié toute forme d’existence. Parler de cette découverte est une première étape, la suivante sera de lancer une discussion autour de ce thème.

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