Heureuse de vous retrouver pour le dernier vendredi playlist avant notre pause en compagnie de feu, la splendide diva togolaise Bella Bellow. J’espère que vous vous êtes autant délectés que moi, des propositions faites par Caroline Kiminou et Mawuli Douglas pour célébrer les divines voix de la compilation de l’édition 2018 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la femme Africaine en septembre et octobre. La semaine dernière, Caroline Kiminou m’a dépouillé de rire avec sa déclaration enflammée à Charlotte Dipanda.

C’est à Eli Akué le fort sympathique blogueur collaborateur togolais que je sais gré de connaitre désormais la voix reconnaissable entre mille de l’icone togolaise Bella Bellow dont le titre Dan Du Kodzo occupe la sixième position dans la playlist 2018 juste après  la sénégalaise Awa Ly et la congolaise Mbilia Bel.

Bio express : Bella Bellow de son vrai nom Georgette Nafiatou Adjoavi pionnière qui fit rayonner avec maestria la culture togolaise à travers le monde. Etoile filante de la chanson africaine, elle a brillé à la fin des années 60 et au début des années 70 avant d’être emportée à 28 ans suite à un tragique accident de voiture en décembre 1973. Bien heureusement pour nous, elle a eu le temps d’enregistrer une bonne dizaine de titres qui permette aux nouvelles générations de la découvrir.

Que Rien n'égale la puissance d'une mélodie aussi entêtante que Dan Du Kodzo, sinon le charme de la voix de Bella Bellow qui nous transporte dans un tourbillon de volupté. Click To Tweet

Je sais que certains d’entre vous attendent avec impatience le moment du cinéma intérieur. Hum… Ce rituel m’a également manqué, cependant avant de me lancer, j’explique brièvement le principe à ceux qui nous découvrent par cet article. En une phrase, le cinéma intérieur est une fantaisie que je nous propose de réaliser le temps d’une chanson : créer de toute pièce son film en prenant toutes les libertés.  Si cela vous convient, c’est parti !

Mon cinéma intérieur : je plante le décor – Août 2015 exposition Edmond Yawovi Seddoh à la cité Médiévale de Chauvigny

Je redoutais ce moment depuis 20 ans. Imaginant les scénarios les plus fous, sauf celui là. Akou contemple La danse depuis une heure. Elles représentent deux femmes aux seins nus. J’observe ma fille  de l’autre côté de la pièce, tétanisée par les expressions qui se succèdent sur son visage.

Comment est-ce possible ? Si loin de notre pays, je pensais échapper au sort.  Maintenant que j’y pense, j’aurais du me méfier de toutes ces cadeaux. Un voyage et des visites gratuites alors que je ne joue jamais à rien et que ma vie entière a été consacrée à mon miracle du ciel.

Soudain sa main est dans la mienne, Akou m’entraîne sans un mot vers le tableau. Les jambes flageolantes, le souffle court, les bribes de cette étrange nuit miraculeuse dont je n’ai soufflé mot à personne, remontent à la surface. Qui m’aurait cru ? Je n’y croyais pas moi même.

Comme s’ils n’attendaient que cela, les mots coulent sans que je ne cherche à les travestir. J’ai raconté comment cette voix m’appelait toutes les nuits, de quelle manière j’ai été aspirée dans le tableau, le sourire de sa mère lorsqu’elle l’a posé sur ma poitrine,   la supplique dans son regard et sa dernière phrase  prends soin de mon ange, on se verra dans  20 ans.

Nous y sommes, je n’ose lever les yeux. Maman regarde elles bougent s’écrit Akou !  

Je confesse avoir trouver ce cinéma intérieur si court que j’ai recommencé une seconde fois. Et vous chers lecteurs adorés, dans quelles contrées vous a emporté la voix de Bella Bellow ? J’espère que nous en parlerons dans les commentaires.