Serge Diantantu notre historien du 31 juillet 2015

journee femme africaine serge diantantu Dans la famille de la Journée Internationale de la Femme Africaine au masculin, après le héros, l’homme de loi, il y’a aussi, un homme qui célèbre la femme à travers l’histoire : le bédéiste Serge Diantantu.  Je pense notamment à son « Femme noire je te salue », qui n’est pas une bande dessinée mais une galerie de portraits, en textes et en images ;  en hommage aux femmes noires militantes, révolutionnaires pour l’égalité des sexes, des races, pour la lutte des classes et la liberté et ce à travers les siècles et les continents ; et aux deux tomes de Femme noire d’Afrique, d’Amérique et des Antilles.  Grande lectrice de bande dessinées dans mon enfance, je ne pouvais faire autrement que de penser à un homme qui depuis une vingtaine d’années inscrit à travers ses dessins une partie de l’histoire et de la mémoire des peuples noirs. Un coup d’œil à cette page de son site internet vous donnera un aperçu de tous les albums qu’il a publié. Ils sont tous intéressants, cependant de façon tout à fait subjectif, outre aux albums dédiés aux femmes, j’ai retenu pour ma part d’une part « Il fut un jour Gorée : L’esclavage raconté à nos enfants » un livre pédagogique qui permet d’accompagner les enfants dans la découverte de cette histoire ; et d’autre part les trois tomes de la vie de Simon Kimbangu né en 1887 et mort en 1951 parce que je ne connaissais du prophète congolais que les légendes urbaines véhiculés par ses adeptes et là j’ai appris énormément et de façon ludique à la fois sur l’homme et sur la période couvrant sa vie.   d’aupour le coup j’y ai découvert des éléments qui m’étaient inconnus.

journee femme africiane serge diantantu bedeisteLe bédéiste ne se contente pas de mettre en lumière le passé en bande dessinée pour transmettre une certaine mémoire, homme de son temps,  il a les yeux rivés sur le présent et en dévoile certains dysfonctionnements. En effet, je salue en Serge Diantantu un homme venu la bande dessinée parce qu’il avait des messages urgents à faire passer sur des questions de société comme, par exemple, à ses débuts la bande dessinée Attention Sida, transformée ensuite en L’Amour sous les palmiers, autre titre, même message sur l’urgence de la prévention. Le bédéiste a prolonger son exploration des faits de société en abordant dans La Petite Djily et mère Mamou des faits de société encore tabous dans certaines familles des diasporas africaines, Serge Diantantu évoque les enfants battus, les belles mères abusives, l’alcoolisme au féminin, et, ses bandes dessinées basés sur des histoires réelles touchent un public pour mieux s’inscrire dans un futur dans lequel ses bandes dessinées auraient une place dans les bibliothèques, il explique justement pourquoi : Je suis invité dans les écoles. Mon souci majeur, c’est de faire entrer les bandes dessinées dans les écoles, dans les bibliothèques. La France, et c’est une chance, est « un pays arc-en-ciel » : dans les cours de récréation, on voit des enfants de toutes les origines, tous ensemble, sans faire de différences, c’est la culture française pour tous… Mais en bibliothèque, on peut découvrir les différences ! Une bibliothèque, c’est la mémoire. La mémoire, en France, ne passe pas par l’oralité, contrairement au Congo, mais par l’écriture. Or, les personnes issues de l’immigration disent souvent : « nous n’avons pas de place ». Les enfants doivent pouvoir trouver la culture de leur famille à la bibliothèque. D’où mes démarches pour que Mémoire de l’esclavage ou La Petite Djily soient dans les bibliothèques françaises. Les enfants, lors des ateliers, sont parfois surpris de voir un dessinateur qui est noir ; et après, ils vont vite à la bibliothèque de l’école, ou à la bibliothèque municipale, chercher les ouvrages. C’est important que mes livres y soient.

journee femme africaine serge diantantu femme noire tome 2Merci à Serge Diantantu d’être l’historien bédéiste, l’as de trèfle qui permet désormais à des petites filles (et des grandes à fortiori) francophones de trouver une trace écrite, illustrée de femmes d’Afrique, d’Amérique et des Antilles auxquelles elles peuvent s’identifier et dont elles peuvent s’inspirer.

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