Voici un visage anonyme qui me poursuit depuis des jours. Quel est son nom ? Je l’ignore. Et pourtant, elle est apparue dans les médias labellisée comme jeune fille nigériane enlevée par la secte marketeuse. Un visage qui m’interroge. Oui, encore un, je sais apparemment c’est ma période trouble. Celle où je m’interroge sur le bien fondé de cette contribution.

En créant le site de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine, outre à mettre en lumière les femmes inspirantes, j’ai tenu à faire une place aux combats solidaires. A ce jour figurent dans cette rubrique deux atrocités qui me désespèrent de la nature humaine : le féminicide au Kivu avec les viols comme arme de guerre et les enlèvements doublés d’endoctrinement de jeunes filles africaines au Nigéria, au Cameroun, au Mali.

Dernièrement, les médias ont eu leur ration de croustillant à mettre à la Une alors nous avons eu droit à une avalanche d’images de jeunes regagnant leurs pénates qui enceintes, qui “zombifiées” et assurément toutes mentalement endommagées. Tous se repaissent (ooo certainement avec les meilleures intentions SIC) dans la description des outrages, du traitement fait à ces jeunes filles. J’ai fais le tour de la presse francophone et force est de constater que comme pour les tueurs en série dont les journaux aiment à citer abondamment les noms, là aussi la secte marketeuse est plus que généreusement citée, et pas un article ne nomme les jeunes filles. Comment les nommer toutes me rétorquerait-on, elles sont si nombreuses. Tu parles Charles, en voilà de la belle excuse pour pas faire son boulot ! Sic !

 

Nommez au moins celles que vous prenez en gros plan surtout quand elles crèvent l’image. Celle-ci par exemple, je l’ai vu sur plusieurs articles. Et plus je lis, plus je me dis qu’elle n’est qu’une image que l’on placarde le temps d’attirer le chaland friand du malheur des autres pourvu qu’ils restent bien loin.

Donnez moi son nom… Dites moi qui elle est… Je n’en peux plus de voir cette secte marketeuse qui a bien compris ce que veulent les journalistes et je les vois bien comptant le nombre de fois où ils sont cités au détriment de leurs victimes qui sont doublement condamnées.

A quoi va servir cet article ? Je l’ignore. Peut-être à rien. Martin Luther King disait :

 Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants ; c'est l'indifférence des bons. Click To Tweet

Ce que j’en pense ? C’est que chacun fait ce qu’il peut, de là où il se trouve avec les moyens dont il dispose. Alors j’écris sur ce site. Si vous avez mieux à me proposer où que vous connaissez le nom de cette jeune fille, laissez un commentaire.