Femme politique et écrivaine congolaise de Brazzaville, Mambou Aimée Gnali fait partie du trio de femme pour lesquelles j’ai eu un coup de cœur intellectuel qui ne s’est jamais démenti même après des années. La première fois que je l’ai vu, c’était lors d’une conférence, où elle était conviée à l’occasion de la sortie de son livre “Beto na Beto le poids de la tribu” publié aux Éditions Gallimard Continent Noirs à partager une table avec d’autres auteurs qui comme elle avait bifurqué par la politique.

Au moment de la sacro-sainte partie des échanges avec le public, des congolais désireux de régler des comptes ont enchainé récriminations et accusation en lieu et place de questions. Et c’est là que Mambou Aimée Gnali a fait une chose que je ne m’explique toujours pas aujourd’hui encore, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, deux, trois phrases bien senties, une voix calme, ferme et le sourire aux lèvres, l’ancienne ministre a renversé la situation muselant un groupuscule sans arguments, et gagnant les faveurs d’une salle au départ plutôt indifférente puisque la majorité était là pour écouter le légendaire Cheikh Hamidou Kane.

Pour tout dire son livre “Beto na Beto le poids de la tribu”, mi-roman, mi-essai m’avait laissé sur ma faim puisque, j’étais avide d’en apprendre plus sur Lazare , d’avoir une suite aux tribulations des survivants de cette génération, leurs évolutions au gré des changements. Malgré cela, j’ai continué de m’intéresser au parcours de Mambou Aimée Gnali à telle enseigne que j’ai eu l’occasion de croiser une deuxième fois sa route, lors du lancement à Brazzaville de l’Association Telema en compagnie de l’artiste peintre et sculpteur Mongo Etsion Rémy. Un autre moment épique qui m’a conforté dans l’idée que l’ex-ministre était bel et bien une femme d’action, une femme du présent qui pensait et agissait pour l’avenir. Là encore, elle a su faire taire les journalistes belliqueux (en manque de questions sur le programme) se focalisaient sur le rétroviseur du passé. Sic !

Je ne comprends toujours pas pourquoi une femme à forte personnalité est quasi-systématiquement qualifiée “d’enquiquineuse” pour le dire poliment. Oui Mambou Aimée Gnali est une grande gueule, pourquoi se tairait-elle quand elle n’est pas d’accord ? Surtout si elle a des arguments pertinents à mettre sur la table et qu’elle ne propose rien qu’elle ne s’applique d’abord à elle même.

C’est pour toutes ses raisons que Mambou Aimée Gnali a été et demeure une femme inspirante qui a sa place dans la Galerie 2014 de la Journée Internationale de la Femme Africaine.

Dont Acte !