La contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine ferme la porte de la rubrique «Que sont-ils devenus». Après les reines Marie-Simone, Marie-Line, Chantal, les collaborateurs au masculin Guy-Serge et René-Jackson, nous clôturons la série par l’entretien avec Liss Kihindou une reine de cœur congolaise de l’édition 2014. Auteure prolixe, critique littéraire et professeur toujours au taquet et efficace, nous vous faisions part récemment de sa participation aux Journées Culturelles du Congo Brazza à Lyon le 5 juin 2016. C’est avec un plaisir toujours renouvelé que nous prenons de ses nouvelles.
1. Vous avez fait partie des toutes premières reines de cœur de la JIFA, rétrospectivement quelle souvenir gardez- vous de cette expérience ?
Pour moi, le souvenir le plus marquant, c’est de découvrir des femmes actives, méritantes, valeureuses, qui se prennent en mains. L’organisation de cet événement par des femmes montre aussi combien celles-ci peuvent œuvrer ensemble autour d’un projet visant à les mettre davantage en lumière.
2. Deux ans se sont écoulés, que vous est-il arrivé que vous auriez envie de partager ?
Eh bien, j’ai poursuivi la promotion des livres et des auteurs sur mon blog «valets des livres», même si la rédaction et la publication des chroniques n’est pas aussi régulière qu’auparavant, vu mes nombreuses obligations. Lire et Écrire demeurent mon pain quotidien. J’ai participé à l’anthologie Noces de diamant, parue en 2015, qui célèbre le soixantième anniversaire de la littérature congolaise. J’y ai publié une nouvelle intitulée « Le Secret », où je rends hommage à tous les auteurs congolais disparus, et où je montre que chacun d’eux nous laisse un héritage, qu’il faut savoir trouver. La littérature a pour moi la valeur d’un fabuleux héritage, malheureusement on le minimise. Cette question est également abordée dans ma toute dernière publication, intitulée Négritude et Fleuvitude et autres observations littéraires, qui vient tout juste de paraître chez L’Harmattan. Comme l’indique le titre, ce livre rassemble plusieurs réflexions littéraires, je m’intéresse en particulier à l’évolution de la littérature congolaise, à sa place dans l’espace littéraire en général.
Je participe à divers salons où je suis invitée à parler de la littérature congolaise, pour ne pas dire africaine: le Festival du livre de Mouans Sartoux, sur la Côte d’Azur, le Salon du livre de Paris, le Chapiteau du livre à Saint-Cyr-Sur-Loire, près de Tours, le Festival Plein Sud en Charente-Maritime…
3. L’année dernière nous avons eu le grand bonheur d’annoncer votre participation au marché de la poésie, pourriez-vous nous en parler ?
Le marché de la poésie est un rendez-vous que les férus de poésie, les amoureux du livre tout simplement honorent. Les visiteurs sont nombreux, les échanges fructueux, c’est aussi une occasion, pour les auteurs, de se retrouver. J’ai eu le plaisir de revoir des amis auteurs, de discuter avec eux de notre passion commune : la littérature. Je remercie la JIFA d’avoir relayé ces informations concernant mon actualité littéraire.
4. Nous avons également appris et relayer relayé votre participation au festival de Mouans Sartoux, quel bilan en tirez-vous?
En effet, depuis ma première participation à ce Festival, je m’y rends désormais tous les ans, ce salon est tellement convivial que l’on désire y retourner tous les ans. Les auteurs ont vraiment l’opportunité de s’adresser au public, au cours par exemple des débats retransmis par les haut-parleurs et l’on mesure aussitôt l’effet de cette retransmission, puisque les gens vous abordent, vous suivent à votre table de dédicace pour en apprendre davantage sur vous et sur la littérature africaine. Les visiteurs sont nombreux à ce festival. Par ailleurs je m’y suis fait des amis, je fais de nouvelles rencontres chaque année, bref ce festival est un moment bien agréable et je remercie les organisateurs, soutenus par une forte équipe de bénévoles, de m’inviter chaque année.
5. Depuis l’édition 2014 des nouveautés ont fait leur apparition, j’aimerais votre sentiment à ce sujet Et vous quelle adjonction auriez -vous fait pour apporter une plus-value à cette contribution ? ou à contrario que retireriez-vous qui semble de trop ?
Je trouve l’idée de proposer une rubrique masculine très judicieuse, car si le site fait la promotion des femmes, ce n’est pas pour autant qu’il tourne le dos aux hommes: l’homme n’est pas sans la femme et réciproquement. Ce n’est pas mal non plus de proposer une playlist, qui permettra aux néophytes dans le domaine de la musique africaine, de découvrir tout ce qui se fait, tout ce qui s’est fait. Au-delà de la femme, le site fait la place aux arts africains en général, aux talents, c’est un lieu d’expression. Peut-être alors, pour poursuivre, peut-on aussi proposer une rubrique « recettes africaines», pour permettre à chacun de découvrir les plats typiques de tel ou tel autre pays africain? Et puis une rubrique « coups de cœur », pour parler des livres écrits par des auteures africaines qui nous ont marqués…
6. Pour l’édition 2016 un thème a été choisi il s’agit de des racines et des ailes. A ce propos, quelles sont vos racines africaines ? Qu’est ce qui vous donne des ailes aujourd’hui ? Par ailleurs, que vous inspire ce thème ?
Je suis née à Brazzaville, au Congo. J’appartiens au groupe ethnique appelé Kongo. Au sein de ce groupe, il y a différents clans, moi j’appartiens au clan «Kahounga». Je pense qu’on a d’autant plus de facilité de donner des ailes à ses rêves, à ses projets, autrement dit à se projeter dans l’avenir lorsqu’on sait d’où l’on vient. Il est important de connaître ses racines et de les valoriser. Justement je m’intéresse à un nouveau courant, dénommé «La Fleuvitude», qui est en quelque sorte la valorisation du lieu d’où l’on vient, à travers un symbole comme le fleuve. J’en parle dans mon nouveau livre Négritude et Fleuvitude, que j’ai cité plus haut. Et la dynamique née autour de ce courant ne cesse de prendre de l’ampleur, car cela parle aux gens de faire honneur à leurs racines, c’est un sujet qui interpelle, qui fédère. Bref, je trouve que c’est un thème choisi bien à propos.
7. Quelle est votre actualité de cet été et de l’automne ? Avez-vous des projets pour 2017 que vous souhaiteriez partager avec nous ?
A partir de juin, je vais faire la promotion de mes derniers livres. En dehors de Négritude et Fleuvitude et autres observations littéraires, j’ai écrit un roman pour la jeunesse qui va paraître sous peu chez le même éditeur, L’Harmattan. Le titre, c’est : Mwanana, la petite fille qui parle aux animaux.
J’ai également le projet de repartir à la Fac pour entamer une thèse de doctorat. La tâche est énorme la vie appartient à ceux qui croient en leurs rêves.
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com