Dans l’article couronnant virtuellement Elgas l’auteur d’un Dieu et des Mœurs comme roi de pique de l’édition 2017 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la femme Africaine, j’énumérais les raisons de ce choix. Elgas vous offre l’opportunité d’en entendre au moins une, puisque l’auteur a eu la merveilleuse idée de se prêter à l’exercice de la lecture à haute voix, qui bien délivrée peut enrichir l’expérience du lecteur ayant déjà parcouru l’ouvrage et dans le meilleur des cas ouvrir des perspectives.
Si vous ne connaissez ni l’auteur, ni l’ouvrage et que seul un mot clé vous aura conduit par ici, à toutes fins utiles je vous conseille de commencer par le portrait 1 et vous livre par la même occasion la présentation de l’éditeur.
«On ne soupçonne que très peu la providence qu’assure la misère. » C’est par cette terrible ouverture qu’on entre dans ces carnets de voyage atypiques. L’auteur dépeint ses retrouvailles avec le Sénégal après une longue absence. Déceptions, douleurs, colères et sensibilité, rythment les pages. Il décrit un pays meurtri selon lui par l’immobilisme et la complaisance, entretenus par deux piliers: la tradition et la religion. Son regard aiguisé par le recul, débusque et interroge les maux de son pays : les vies écourtées par la mort gratuite, l’excision, le fatalisme, le fanatisme mou, l’homophobie, les lévirats… Le livre analyse plus particulièrement la douloureuse question de la traite des enfants talibés, ravage symptomatique des dérives du fait religieux. Il chante l’Islam chaleureux et bienveillant de son enfance, mais regrette et accable ses fossoyeurs.
Voici donc un récit original : 15 nuits, 15 portraits, et un réquisitoire à travers lesquels l’auteur ausculte sans concessions les tabous et les problèmes lourds de la société sénégalaise. Et il accuse. Ecrit dans un style cru, ironique et féroce, Un Dieu et des Mœurs est un livre extrêmement courageux et sensible, un livre qui tend un miroir à un pays et à un continent, le Sénégal et l’Afrique. Les reflets ne sont pas toujours agréables. Ils appellent une prise de conscience. Ce qui fait de ce livre un rappel urgent.
Quand Elgas se pique de lire Un Dieu et des mœurs, Il y va au talent comme dirait l'autre. Plongeon en apnée. Plongée sincère, personnelle, intime qui laisse résonner le texte en acceptant tous les accidents de parcours. Click To TweetPour ceux qui connaissent déjà le texte, vous en savez l’âpreté, aussi l’impact de l’écoute variera selon que vous soyez plus ou moins sensibles à la voix du diseur, selon votre degré d’appréciation d’un fond musical en arrière plan.
Cette lecture est découpée en deux parties.
Elgas commence par Au nom de la tradition récit ou se mêlent souvenirs à hauteur d’enfant, réflexions et interrogations de l’adulte sur la pratique de l’excision. Cette lecture s’écoule de 00:00 “C’était à l’aube que cela se faisait. À l’aube calme, tamisée des lueurs pittoresques et claires-obscures du ciel jusqu’à 12:15 Cette aube de mes sept ans, lointaine et si violente rétrospectivement, a-t-elle un legs ? Je ne sais, mais je vois un faisceau.
Ensuite, l’auteur enchaîne par la nuit 3 : valeurs ou la brève histoire d’une vindicte publique qui ne dit pas son nom. Le passage à tabac de Jean par la foule est un cauchemar éveillé, le lire était difficile, l’entendre vire à l’insoutenable.
Si je vous recommande d’écouter Elgas jusqu’au bout, je vous conseille néanmoins de marquer une pause entre les deux, surtout si vous appartenez à la famille des sensibles à tendance emphatiques. SouRIRES !
Pour vous procurer l’ouvrage => Un Dieu et des Moeurs
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Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com