Impossible de commencer le blog de la Journée Internationale de la Femme Africaine sans parler d’abord et avant tout de celle qui en est à l’origine Aoua Keita sage-femme, militante et femme politique malienne, née en 1912 et morte le . Elle fut une figure de l’indépendantisme, du syndicalisme et du féminisme au Mali (autrefois nommé le Soudan français).
Ce que je retiens d’après quelques extraits de son autobiographie publié en 1976 aux éditions Présence Africaine, c’est qu’avant d’être militante, Aoua Keita a exercée son métier de sage femme auprès des femmes du village de Gao dans les années 1930. Sa prise de conscience militante s’est mise en branle à la veille des élections législatives de 1951. Les fonctionnaires militants du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) dans la région de Gao ont commencé a être collectivement mutés pour diviser les quelques personnes qui se regroupaient pour la lutte pour l’indépendance.
C’est dans ce contexte, qu’Aoua Keita relève le défi de contrer ces manœuvres avec l’aide des femmes du village. Elles organisent les groupes, et ENSEMBLE, munies de la loi électorale, ces femmes analphabètes assistées de jeunes écoliers capables de lire, sillonnent les villages, diffusent les mots d’ordre du RDA, contactent les nomades, orientent les électeurs vers les bureaux de vote, se battent pour faire respecter la loi électorale. C’est un première pari gagné pour Aoua Keita puisque le RDA quintuple ses voix dans la région. Bien que la sage femme soit mutée à son tour en raison d’une mesure disciplinaire, être obligée de quitter Gao et même le Soudan ne fera que renforcer sa détermination.
A partir de là, je retiens quelques dates clés de sa vie, Aoua Keita sera la première femme élue député aux élections législatives de 1959. À ce titre, elle participe à l’élaboration de la constitution de la fédération et représente le Mali en juillet 1959 à la rencontre constitutive de l’Union des femmes de l’Afrique de l’Ouest, à Bamako. Elle a notamment été également la seule femme à prendre part, en 1962, à l’élaboration du Code malien du mariage et de la tutelle qui fut une grande avancée pour les droits de la femme au Mali.
Comme je le disais plus haut, Aoua Keita a été à l’origine de la Journée internationale de la femme africaine (JIFA), promulguée par l’ONU et l’OUA le 31 juillet 1962, elle participera la même année à la conférence des femmes de Dar es Salam qui donna naissance à l’Organisation panafricaine des femmes. En 1975, elle publie la première partie de son autobiographie Femme d’Afrique. La vie d’Aoua Keïta racontée par elle-même, ce récit qui a reçu Grand Prix littéraire d’Afrique noire en 1976 est disponible aux éditions Présence africaine.
Au vue de ce qui précède, à la question qui était Aoua Keita, il ne me vient qu'une seule réponse : une femme atypique, une battante visionnaire. Click To Tweet
Si vous avez des informations, anecdotes ou témoignages à partager sur le parcours de cette femme extraordinaire, merci de m’en faire part dans les commentaires, par mail ou en me téléphonant. Toutes les coordonnées sont sur le site.
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com
Hommage à Aoua Keita
Très inspirante, sans elle cette contribution n’existerait pas ! Merci Lauryathe pour la visite et le commentaire.