Adichie, une couronne pour la féminité africaine
Je revois encore ce jour de 2007 où, parti rendre au Centre culturel français de Lomé un livre que j’y avais emprunté il y avait deux jours, j’avais dit à un ami travaillant dans le centre que si je devais avoir un seul enfant, j’aurais aimé que ce soit une fille, et que j’aurais souhaité qu’elle devienne une femme comme celle dont je tenais le livre.
Le livre : « L’Hibiscus pourpre ». L’auteur : l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Mon enthousiasme n’était pas assez exagéré par rapport au plaisir que j’avais tiré en lisant, en deux jours, ce livre de plus de 400 pages, une épopée familiale relatant les relations difficiles entre un homme politique nigérian, fondamentaliste catholique, et ses enfants. Ngozi était la deuxième auteure nigériane que je lisais après sa compatriote Flora Nwapa qui avait publié, en 1966, le roman-culte Efuru considéré comme le premier roman édité d’une femme nigériane. Et « L’Hibiscus pourpre », l’un des meilleurs livres que j’avais lus jusque-là.
En une dizaine d’années de carrière, Chimamanda Ngozi Adichie, 37 ans, a multiplié ses publications, romans et nouvelles, et s’est incontestablement imposée comme l’une des grandes divas de la littérature africaine, anglophone, contemporaine, variant les thèmes abordés dans ses livres : de la guerre du Biafra à l’immigration, en passant par la condition des femmes en Afrique, les problèmes liés à la race aux Etats-Unis… Elle est diplômée de très prestigieuses universités américaines, est très charmante (pourquoi le cacherait-on ?), est très souvent comparée à Chinua Achebe, l’une des plus grandes légendes des Lettres africaines, est citée parmi les personnalités les plus influentes du continent noir, et ouvre, jour après jour, la voie à une nouvelle catégorie de femmes africaines : celles qui, à travers leur intelligence, leur fierté et leur combativité redonnent à la féminité toute sa place dans un continent phallocrate où les femmes ont toujours été reléguées au second plan. « Nous devrions tous être féministes » tel est le titre d’un de ses plus célèbres discours, dont la méga star américaine Beyoncé a repris des extraits dans son titre “Flawless” en 2013. Adichie, une lumière !
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A propos de David Kpelly
Ce togolais qui vit, étudie et enseigne le Marketing et la Communication à Bamako, au Mali a plongé dans la calebasse des mots qui voltigent, chantent et accusent. Sur son blog Agenda de ma boucherie, il parle du Togo, de l’Afrique, et du monde qui l’entoure.
Nous vous invitons à découvrir, son article inspiré de la Journée Internationale de la femme africaine dont le titre est : Ces femmes africaines que je lis. Vous pouvez également le lire sur son autre blog Afrique mon pleurer-Rire et consulter la promenade bloguesque que nous lui avons consacré sur ce blog au début du mois de juillet David Kpelly.
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com