Vous venez de découvrir l’existence de la Journée Internationale de la Femme Africaine, vous voulez en savoir plus à ce sujet ? A vrai dire, je ne la connaissais pas non plus avant le mois de juillet en 2014, et, c’est le parcours d’Aoua Keita qui m’a poussé à faire des recherches. Donc mes informations ont été glanées ici et là sur le web.
Vous connaissez la JIFA et aimeriez en savoir plus sur le pourquoi, du comment de la contribution digitale proposée par Grace Bailhache ? Je vais faire au mieux pour vous répondre, en commençant par revenir brièvement sur la genèse de cette journée, à tout le moins ce que j’en ai retenu.
Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que le contexte historique entourant la création de JIFA est la période qui annonce et accompagne la décennie des indépendances. Des militantes qui participaient à la lutte pour l’émancipation de l’Afrique ont manifesté le besoin de se battre pour et au nom des femmes. Par exemple Aoua Keita qui a ses débuts été sage femme en zone rurale avait conscience de certaines réalités du terrain, ensuite lorsque en sa qualité de député, elle a participé à l’élaboration de la constitution, aussi bien qu’à la rédaction du code de la famille au Mali, il n’a plus fait aucun doute pour elle, qu’en plus de lutter contre le joug des colons, il fallait simultanément penser à la condition particulière des femmes.
Une fois le contexte placé, il y’a selon les sources que j’ai trouvé sur la toile, quatre années à retenir pour se faire une idée de la chronologie de la genèse de la JIFA. La première année est l’année 1958, année de la tenue du Congrès de la Fédération Démocratique Internationale des femmes à Vienne en Autriche, puis il y’a l’année 1962 celle de «la Conférence des Femmes Africaines » à Dar ES Salam en Tanzanie au cours de laquelle, des militantes comme Aoua Keita, mais aussi Maria Ruth Neto ou Fathia Bethabar pour ne citer qu’elles ont donné naissance le 31 juillet 1962 à l’Organisation Féminine Continentale Africaine, et, à la JIFA. Puis il y’a l’année 1963 qui est celle de la promulgation officielle par l’O.N.U et l’O.U.A de tout ce qui avait été crée un an auparavant. Notez bien que les femmes se sont organisées de manière panafricaine un an avant la création de l’organisation de l’union africaine. Moi je dis çà, je ne dis rien ! Et, enfin pour en finir avec la chronologie, il y’a l’année 1974, celle de la tenue du Congrès de Dakar au cours de laquelle, l’organisation féminine continentale africaine est devenue l’Organisation panafricaine des Femmes. C’est à compter de cette date, que les informations “officielles” se font plus rares. Cela explique sans doute en partie, la raison pour laquelle la JIFA est méconnue du plus grand nombre.
Pourquoi célébrer la journée de la femme africaine en 2016 alors que le 8 mars s’adresse à toutes les femmes de la planète ?
Cette question m’a souvent été posée et il me semble que la réponse est dans la question. Toutes les femmes de la planète n’ont pas les mêmes singularités, ne livrent pas les mêmes combats, et ce simple constat de fait justifierait que dans chaque continent les femmes en plus du 8 mars puissent se retrouver autour de problématiques qui leurs sont spécifiques. Ce n’est pas clivant de noter qu’encore en 2016 les filles et les femmes sont toujours les premières victimes des nombreux conflits que vit le continent. Depuis une décennie au Kivu des femmes sont violées dans l’indifférence générale, des jeunes filles sont enlevées au Mali, au Ghana, au Cameroun et je ne parle là que des droits bafoués qui ont été médiatisés, le temps que les journaux en fassent leur choux gras. Donc oui, en 2016 il est important qu’une telle journée existe, d’une part pour que chaque combat et ils sont nombreux puissent être rappelés aux bons souvenirs des uns et des autres.
Ce qui me semble tout aussi important, c’est de ne pas se cantonner uniquement au continent africain lorsque l’on évoque la JIFA, parce qu’il s’agit bien de la journée INTERNATIONALE. Aujourd’hui il y’a des africaines et des afro-descendantes sur les cinq continents qui créent, innovent et contribuent à faire de ce monde un monde meilleur. Or alors que nous vivons dans un monde ou l’image et la vidéo sont notre pain quotidien, encore en 2016, l’image véhiculée par les médias sur la femme africaine est majoritairement uniforme, statique et peu valorisante. Or, c’est pour moi un combat tout aussi important que celui de veiller à ne plus être cantonner à une seule représentation, de faire en sorte que les fillettes africaines ou afro-descendantes qui grandissent aujourd’hui dans un monde globalisée y voient aussi des personnes auxquelles elles puissent s’identifier avec fierté.
Ce sont toutes ses réflexions qui m’ont conduit à faire ma première contribution à l’occasion de la JIFA en 2014, puis en 2015 et maintenant en 2016. Tout en conservant une attention particulière à la lutte contre les violences faites aux femmes à travers nos combats solidaires, la contribution digitale à la JIFA est surtout faite pour mettre en lumière ses 1001 visages avec à la clef trois missions : relayer, inspirer, féliciter.
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com