Des allées livresques du centre Eulis de Yopougon avec Tchonté, nous voilà sur les rives en perpétuelles mouvements de Paul Armand Menye qui passe le plus clair de son temps en déplacement. Ainsi le discret polymathe camerounais hier à Ouagadougou, demain à Libreville après demain à Accra est toujours par monts et par vaux. Raison pour laquelle, je lui sais gré de sa présence. D’ailleurs, je suis curieuse d’avoir son regard de professionnel sur le centre de notre benjamine.
Mais voilà que je m’égare à nouveau. Eh vouih… Vous faites bien chers lecteurs adorés de me ramener à mes oignons qui aujourd’hui se présente sous la forme d’une conversation dont je vous laisse découvrir la teneur.
Paul Armand, merci infiniment d’avoir accepté l’invitation à rejoindre l’équipe de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine en qualité de blogueur collaborateur. A ce propos, connaissiez-vous cette journée avant que je ne vous contacte ? Quel est votre sentiment sur le fait d’avoir une journée dédiée en 2017 sachant qu’en plus il y’a déjà le 8 mars ?
Est ce que je connaissais la journée avant ? En tout cas pas avant d’avoir découvert votre blog Grace Bailhache. Mon sentiment sur cette journée ? Rien de particulier..curiosité intellectuelle et plaisir d’une nouvelle action.
1/ Bien. Merci. Entrons dans le vif de notre entretien. Lorsque vous plongez dans votre enfance, quelles figures féminines vous viennent en mémoire ?
Les figures féminines d’enfance : Ma mère… (c’était presqu’évident SouRIRES !) ) et mes grands-mères. Il y’a eu d’autres figures plus tard…mais je pense surtout à celles là pour l’enfance.
2/ A présent que vous êtes adultes comment décririez-vous la femme camerounaise à un ressortissant d’un autre pays ?
La femme camerounaise ? Difficile…peut être battante et indépendante
3/ A ce propos, et comme vous voyagez beaucoup pour votre travail, quelles femmes d’autres pays africains avez-vous déjà fréquenté et qu’est-ce qui vous a marqué chez elles ?
Les femmes africaines que j’ai rencontrées et en quoi elles m’ont marque ? La question est beaucoup trop large. J’ai rencontre des femmes de tout le continent et elles m’ont toutes marque chacune a leur manière…difficile de devoir en faire l’économie ici. Mais peut être pour faire quelques haltes.
Je n’oublierais pas Aichatou Kane Boulama, ancienne ministre des affaires étrangères au Niger. Je n’oublierais pas cette femme de valeur, visionnaire et avec un profond amour de son pays et de l’Afrique. Elle est pour moi l’incarnation de l’espoir.
J’ai aussi a l’esprit ces conversations et ces moments de travail extraordinaires avec ces femmes qui construisent le leadership en Afrique, loin des projecteurs, mais dont le contact change au quotidien la vie de centaine de jeunes. Je pense a Victoire Dogbe, actuelle Ministre de la jeunesse au Togo (Togolaise), Mariam Pangah, ancien représentant adjoint du PNUD (Tchadienne), Ingrid Cyimana, directrice de la Planification a la CEA (Belgo-Rwandaise) ou Amanda Mukwashi, chef de l’innovation a UNV (Zambienne).
Je pourrais rallonger la liste…Elles sont peu connues…pourtant combien grand nous les devrons l’avenir de notre continent a cause de leur influence directe et discrète pour faire émerger une nouvelle génération de leaders et notamment de jeunes femmes leaders.
4/ Toujours en restant dans l’univers professionnel, quels sont les avantages et les freins que vous avez pu observer en travaillant avec des femmes africaines à la fois en Afrique et ailleurs ?
La aussi la question est un peu large pour moi. Une tentative de réponse. J’ai eu la chance de travailler avec celles qui peuvent se compter parmi les meilleures professionnelles de leur domaine. La dynamique est différente. Elles savent ce qu’elles veulent et savent ce qu’il faut faire pour y arriver.
5/ Par anticipation et dans le prolongement du 8 mars, vous avez publié une série d’articles sur votre blog sur un type de femmes bien précis. Pourriez-vous me donner la genèse de cette série, et, me dire quelques mots sur la façon dont ces articles ont été perçus par vos lecteurs ?
J’ai en effet publié courant mars une série d’articles sur les femmes et surtout les jeunes femmes dans des environnements professionnels exigeants et les contraintes qu’elles rencontrent et comment on y fait face avec succès. Ces articles étaient un engagement que je m’étais fait d’ouvrir une composante spécifique femme sur mon blog. L’idée est d’aborder certaines des problématiques du blog d’un point de vue beaucoup plus genre et qui tienne en compte la spécificité féminine surtout dans nos contextes culturels africains. C’est le début de quelque chose qui va continuer. J’ai eu une réaction plutôt intéressante…c’était une approche psychosociale et plusieurs professionnelles se sont retrouvées dans ces écrits et ça a permis d’engager de nouvelles démarches de coaching.
6/ Quittons, le monde professionnel pour ouvrir le voile du privé et de la romance. Décrivez- nous la femme africaine de vos rêves ?
J’avais déjà eu cette question comme sujet de rédaction au lycée 🙂 . Bon, jouons le jeu. Je pense que chaque femme est unique et d’une certaine manière complète en elle-même. Ce qui me fait de l’effet, c’est la détermination, l’engagement a faire.
7/ Et si je vous dis musique, voix féminine africaine? Vous me répondez…? avec quelle chanson? Que représente t-elle pour vous?
Voix féminine africaine ? j’en ai tellement. Marie Archangelo qui était la mère d’un de mes camarades de classe par exemple. J’aime la simplicité de sa voix et la capacité qu’elle a de me transporter dans la simplicité de la vie traditionnelle africaine sans aucun maquillage exotique.
Puis je faire un peu de triche sur cette dernière question et partager trois autres artistes. Je commence par Koko Ateba.
J’ajoute aussi Sally Nyolo
et j’ajoute enfin la gabonaise Annie Flore Batchiellilys
Waouh merci. C’est bien la première fois que cela m’arrive en 4 ans que quelqu’un, qui plus est un homme me cite sans sourciller plus d’une artiste féminine africaine, alors là je dis respect monsieur.
Enfin pour conclure, dites moi Paul-Armand : quelle question auriez-vous aimé que je vous pose sur les femmes africaines ?
Je termine pas par une question, mais par un commentaire. Je pense que l’Afrique agrandit son retard en ne repositionnant pas ses femmes ou elles devraient être. Il nous suffit de rentrer dans notre cosmogonie pour comprendre que la femme a toujours eu une place centrale et les pays qui le comprennent font des pas de géant.
Merci pour ce savoureux aparté riche en découvertes de nouvelles femmes inspirantes. Pour moi c’est le top du top de sortir d’un entretien comme celui-ci Paul Armand, parce que je suis galvanisée par la confirmation que sur le terrain, le positif l’emporte sur le négatif que l’on veut bien nous montrer en permanence.
Quant à vous lecteurs adorés, connaissant l’esprit sarcastique dont certains d’entre vous savent faire montre, je préfère signaler à ceux qui n’auraient pas perçu son ironie, que Paul Armand psychologue de formation sait qui l’interroge, dans quel contexte précis et, avec quelle ligne éditoriale. Soyez rassurés, Paul Armand sait parfaitement, que tout enfant n’est pas systématiquement élevé par sa mère biologique, qu’un sujet peut à la fois faire l’objet d’une rédaction de lycée et d’un sujet de thèse etc… Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’il joue volontairement les candides. CQFD !
Ceci étant dit, toutes autres questions, observations, témoignages ou commentaires sur ce charmant conciliabule seront les bienvenues. Je ne m’en priverais pas dès que le temps m’en laissera le loisir. En effet, je m’insurge sur l’usage redondant du terme “retard” systématiquement accolé à l’Afrique et qui me semble un piège “Sisyphien”. Mais c’est une affaire à suivre….
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com