Après l’éternel féminin congolais du journaliste Anthony Mouyoungui, l’ivoirienne intemporelle du blogueur marketeur ivoirien Benjamin Youbouet, c’est au tour du poète juriste Guillaume Sénamé Djondo notre collaborateur blogueur togolais de clore notre série clin d’œil à la date de la Journée Internationale de la Femme Africaine 3 collaborateurs, 1 effeuillage et 7 questions.
Attendu que le garçon à la plume parlante semblait la dégainer à la vitesse de l’éclair, je pensais que cet exercice serait un jeu d’enfant. Que nenni, il en a fallu de la patience pour arriver à bout de ces 7 questions, ou plutôt pour obtenir toutes les réponses. Et comme dirait l’autre, tout est bien qui finit bien, et, je remercie ce cher Guillaume d’avoir infine jouer le jeu de l’entretien : Toutes les femmes de sa vie !
1/ Y’a-t-il une femme africaine dont vous puissiez dire, c’est la femme de ma vie?
Sans doute la femme de ma vie, c’est ma grand-mère paternelle. Une femme battante, fière et intelligente. Grâce à elle, j’ai mieux appréhendé le sens des mots amour, sacrifice, modestie, tolérance. Elle est la seule personne que j’ai vraiment aimée d’un amour pur et inconditionnel.
J’ai pris conscience de la grandeur de mon affection pour elle plutôt tardivement. Ce qui a fait que je n’ai pas pu profiter d’elle comme je l’aurais voulu avant que la fatalité ne la rende inamovible. Il m’arrivait de me dire qu’elle aurait toujours été en forme que je serais un meilleur homme que je ne le suis maintenant. Elle est probablement l’être le plus important de toute ma vie et la seule personne qui m’ait inspiré autant de bonnes choses à la fois. Mon affection incommensurable pour elle se justifie par sa détermination et les sacrifices qu’elle a consentis au décès de mon grand-père, il y a presque 30 ans, pour élever, éduquer et encourager ses 4 enfants. Dans un contexte social où il faut cultiver, vendre ses produits avant de payer la scolarité de ses 3 garçons et de son unique fille, elle a su mener à terme ce défi. Elle a su inculquer les valeurs justes, et équitables entre ses 4 enfants de sorte qu’il n’y a jamais eu de malentendu qui les ait divisés. Elle a su contre soleil, vent et marée, insuffler l’esprit de solidarité, de fraternité et de responsabilité à ses enfants. Aujourd’hui, ce sont de grands hommes heureux, intègres, et fiers.
2/ Quel est le type de femme africaine que vous évitez ?
J’ai une sainte horreur des femmes qui tronquent leurs identités contre celle des autres. Je veux parler des femmes de teint clair avec pleines de tâches brunâtres sur les doigts. Ce genre de tâches qu’on retrouve chez les femmes noires qui se dépigmentent la peau. Ces femmes qui n’ont pas compris que ce qui fait notre fierté et notre particularité, c’est la couleur de nos peaux.
3/ Le plus beau compliment que vous ai fait une femme africaine?
C’est dans des circonstances un peu troubles que m’a été fait ce compliment : “Guillaume, j’aime ta simplicité. Ne changes pas”. C’est le plus beau compliment que m’ait fait une femme et qui est resté à jamais gravé dans ma mémoire. Il ne m’arrive pas souvent de l’entendre mais je m’efforce à ne pas perdre cet attrait que l’on considère souvent comme versatile au gré des circonstances.
4/ Comment décririez-vous la femme togolaise ?
La femme togolaise, la vraie est une femme vertueuse. Elle a une histoire lointaine avec la culture, la tradition et la modernité. Toute cette tumultueuse histoire montre qu’elle a de la valeur.
J’ai deux images de la femme togolaise.
La femme togolaise, la vraie, me fait penser à ma grand-mère, à ma mère, à mes tantes, aux nanas benz d’une certaine époque un peu obsolète. Toutes ces femmes qui portent courageusement leurs enfants au dos, la lourdeur de la vie sur leur tête, dans leur cœur la vertu, dans leur âme la candeur. Ces femmes dans les champs chaque jour qui travaillent sans cesse. Ces braves créatures qui parcourent des kilomètres pour ramener des douceurs à leur petite famille. On les voit marcher dans les rues trempées de sueur mais gardent sur leur lèvre un sourire contagieux et revigorant. La femme togolaise c’est aussi la nouvelle élite d’intellectuelles qui répond à l’appel de l’émancipation et se distingue chacune dans leur domaine pour rendre meilleure l’image de la femme togolaise.
L’autre image, celle de la jeune fille togolaise aujourd’hui par contre me laisse pensive. Le matérialisme et la paresse les entraînent inexorablement dans des vices regrettables. Toujours là, à conditionner leur bonheur aux hommes. Des jeunes filles en proie à une mondialisation mal comprise et mal gérée où on met de côté l’essentiel des évolutions fructueuses du monde et ses opportunités décemment valorisantes pour s’adonner à des plaisirs charnels et farfelus.
5/ Quelles femmes d’autres pays africains avez-vous déjà fréquenté et qu’est-ce qui vous a marqué chez elles?
Pendant mon cursus universitaire, j’ai eu l’occasion de participer à des voyages vers le Burkina Faso, le Ghana, le Nigeria et récemment vers le Sénégal. Ces excursions m’ont permis de toucher la réalité multiculturelle dans ces pays. J’ai donc pu échanger pendant mon séjour et garder contact avec les femmes de ces pays. Elles ont une particularité à elles. Les burkinabè sont fortement attachées à leur culture et à leur tradition. Les nigérianes sont particulièrement tourner vers l’occident dans leur façon de s’habiller, de marcher, de s’exprimer. Il en est également de même pour les Ghanéennes. Les Sénégalaises, par contre m’ont marqué avec la couleur de leur peau. Sur une échelle de 10 femmes Sénégalaises, 9 se dépigmentent la peau. Elles dénaturent la véritable couleur de leur peau avec des pommades. Pendant mon séjour à Dakar, j’ai rencontré des amies Camerounaises qui m’ont profondément marqué. Ces femmes camerounaises sont fières, autonomes et responsables.
J’ai également rencontré des femmes ivoiriennes lors du trouble post-électoral qu’il y a eu dans leur pays. Elles sont nombreuses à venir s’installer au Togo et à ouvrir des restaurants et des bars. Elles m’ont autant marqué que les Sénégalaises avec cet exercice de dépigmentation auquel elles s’adonnent.
6/ Décrivez- nous la femme africaine de vos rêves ?
Je rêve d’une femme en qui naturellement, j’aurais une foi inébranlable. Celle qui réciproquement aura une foi immuable en moi.
Le genre de femme sage, souriante, belle, intelligente et responsable qui a toujours le gentil mot pour son entourage. Une femme fortement attachée aux biens immatériels de notre société. Cette femme qui croit en Dieu et en des valeurs de famille. Cette femme qui me ferait des remontrances en privée et me donnerait sans sourciller, des conseils précieux. Le genre de femme mature qui ne laissera pas ses émotions obscurcir sa raison pendant des périodes d’instabilité. Cette femme qui aura l’art de gérer mes humeurs et mes défauts sans les retourner contre moi.
Cette femme avec qui se dégagerait une certaine complémentarité dans chacun de nos agissements. Je rêve d’une femme qui ne craint ni les contradictions, ni les inconstances qui peuvent surgir dans un foyer. Je rêve d’une femme forte et déterminée que j’aimerai dans les bons comme dans les mauvais moments.
7/ Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose sur les femmes africaines ?
J’aurais aimé que tu me demandes si je crois en l’égalité entre l’homme africain et la femme africaine ? Si je crois en ce combat perpétuel que mènent certaines femmes pour la reconnaissance de la parité homme-femme.
Réponds y!
Je crois que c’est un combat important pour que la reconnaissance que nous hommes devons aux femmes puisse être accordée. Je suis fortement convaincu que les hommes ne sont ni l’égal des femmes, ni leur supérieur. Si par elles, vient la vie, vient le premier pas des hommes, vient leur premiers choix, c’est qu’elles sont largement supérieures à nous autres uniquement par le lien de l’enfantement. Cependant, je suis pessimiste à cause des choix de combat. Pour notre génération, il est indispensable de saisir la différence entre une reconnaissance pour une égalité de traitement, et une reconnaissance pour de la provocation. Il faut le dire tout de suite, le combat a pris la mauvaise tournure. En choisissant, d’affronter et de défier les hommes, ce combat durera longtemps dans le temps. Ce qui aurait été plus judicieux, c’est d’amener les hommes à les accompagner dans cette marche épineuse. La femme est le socle de tout foyer, mais l’homme est, reste et demeurera toujours le chef de la famille. C’est ce qu’il faut faire comprendre aux femmes d’aujourd’hui.
Entrepreneure sociale et solidaire avec @assosolos en qualité de guide en marketing & communication pour solopreneurs & associations. Chez moi, violon d’Ingres et engagements forment un couple parfait notamment dans ce quatuor : Coordinatrice de la contribution digitale à la JIFA @www.journeefemmeafricaine.com, lectrice compulsive avec le comité @Festivalpremierromanchambery, citoyenne engagée avec le conseil de quartier @Democratieparticipativechambery et membre de la communauté web de Savoie @chambéCarnet. Pour m’écrire formulaire de contact ou grace.bailhache@gmail.com