Les 90 pages du roman historique de Véronique Tadjo Reine Pokou : Concerto pour un sacrifice publié en 2005 par les éditions Actes Sud dans la collection Afriques font partie de la première sélection des 57 livres de l’édition 2019 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la femme Africaine.
Présentation de l’éditeur
“La légende d’Ahraha Pokou, reine baoulé, m’a été contée pour la première fois quand j’avais autour de dix ans. Je me souviens que l’histoire de cette femme sacrifiant son fils unique pour sauver son peuple avait frappé mon imagination de petite fille vivant à Abidjan. Je me représentais Pokou sous les traits d’une Madone noire. Plus tard, au lycée, je retrouvai le récit du sacrifice, mais cette fois-ci dans mon livre d’histoire. Un petit encart dans le chapitre sur le royaume ashanti au XVIIIe siècle expliquait que l’exode de la reine et de ses partisans, à la suite d’une guerre de succession, aboutit à la naissance du royaume baoulé… Plusieurs décennies plus tard, la violence et la guerre déferlèrent dans notre vie, rendant brusquement le futur incertain. Pokou m’apparut alors sous un jour beaucoup plus funeste, celui d’une reine assoiffée de pouvoir…” Tel est le prélude de Véronique Tadjo. Quelques jours seulement après les derniers événements d’Abidjan et cinq ans après son très beau livre écrit au Rwanda : L’Ombre d’Imana, la romancière revisite en conteuse le mythe de la reine Pokou pour tenter, peut-être, d’exorciser sa peur et de réinventer l’enfance.
A propos de l’auteur
Véronique Tadjo née à Paris, elle retourne pendant son enfance en Côte d’Ivoire avec ses parents. Après des études à Abidjan, elle termine néanmoins une thèse en Civilisation Africaine Américaine porté sur le processus d’acculturation des Noirs à travers l’esclavage à la Sorbonne à Paris.
Si elle se destine en premier lieu à l’enseignement, à Korhogo, puis au département d’Anglais de l’Université Nationale de Côte d’Ivoire, elle arrive rapidement à l’écriture. Engagée dans le processus d’émergence le la littérature africaine, elle publie plusieurs romans et recueils de poèmes en s’inspirant de l’histoire familiale (Loin de mon père), l’histoire nationale (Reine Pokou) et l’une des tragédies africaines les plus cruelles de notre temps que fut le génocide des Tutsi au Rwanda (L’ombre d’Imana). Elle choisit aussi d’animer de nombreux ateliers d’écriture dans de nombreux pays d’Afrique, du Nigeria à la Côte d’Ivoire, mais aussi aux États-Unis, en Grande Bretagne et au Mexique.
Loin de se satisfaire de sa carrière de romancière, elle se lance dans les années 1990 dans l’écriture d’albums pour enfants. Peintre, elle illustre elle même ses pages, et n’hésite pas à traiter de thèmes difficiles, comme l’Apartheid en Afrique du Sud, dans Mandela, non à l’apartheid ! Son album Mamy Wata et le Monstre, qui s’inspire des traditions animistes de l’Afrique de l’Ouest reçoit en 1993 le Prix UNICEF à la Biennale des Arts et Lettres de Dakar, et une “Mention d´honneur” en 1994 pour “Noma Award for publishing in Africa”.
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Virtual assistante pour plusieurs petites et moyennes entreprises, la ghanéenne résidant à Londres est une collaboratrice épisodique de la contribution. Recherchiste pour la partie communication et presse en 2017, elle est co-créatrice du JIFA BookClub & Co.