Bien que je me réjouisse de vois fleurir de plus en plus d'initiatives célébrant la JIFA, force est de reconnaître que le 31 juillet demeure une date encore (trop) méconnue à mes yeux. Et puisque tous les ans, de nouvelles personnes découvrent cette plateforme, il est indispensable que cette page "A propos" soit mise à jour.
Je suis Grace Bailhache et, vous êtes sur le site de LA CONTRIBUTION DIGITALE à la Journée Internationale de la Femme Africaine, que j'ai initié sur mon blog professionnel en 2014 par cette publication A sept c'est mieux.
J'ai crée ce site en 2015 et cette première édition a eu comme fil conducteur "La renaissance du 31 juillet". Par ailleurs, à la demande récurrente des un.e.s et des autres, la contribution digitale a commencé à avoir un thème officiel en 2016 avec "Des racines et des ailes", suivi en 2017 par "La transmission (ce que j'ai reçu, ce que je souhaite transmettre)". Pour l'édition 2018 le choix du thème s'est porté sur "Entre Innovation et vision" suivi en 2019 par "Célébrer les victoires partielles" puis en 2020 par "Renaître de ses cendres (celles qui l'ont fait et celles qui le font) et enfin pour l'édition 2021 le thème choisi est "L'art de se réinventer pour créer le futur".
Tout en vous remerciant de l'intérêt que vous lui portez, je me dois de souligner régulièrement que la contribution digitale n'a AUCUN lien institutionnel avec la JIFA. Je vous recommande de contacter les personnes idoines en passant par l'O.N.U ou l'O.U.A lorsque vous avez des questions, des remarques ou des doléances administratives, techniques et financières.
La contribution digitale est un modeste projet indépendant qui essaie de se renouveler chaque année pour relayer, inspirer, féliciter et innover à travers les initiatives, projets, ou parcours de femmes africaines et afro-descendantes inspirantes. Je précise à toutes fins utiles que mettre en lumière ne signifie pas connaître personnellement, je ne connais pas et n'ai jamais rencontré la grande majorité des personnes dont je vous parle. C'est la raison pour laquelle, nous ne postons d'informations que lorsqu'un lien vers un site ou une page Facebook existe de sorte que vous puissiez contacter ces personnes directement.
Aoua Keita est l'autre point sur lequel je suis souvent interpellée. Si je me réfère aussi souvent à la député malienne, c'est parce que, c'est SON PARCOURS qui m'a poussé à faire des recherches sur cette journée. C'est ELLE et uniquement ELLE qui m'a inspiré la création de ce site. Cela ne signifie pas que les autres militantes sont moins importantes, loin s'en faut, et elles sont mentionnées pour respecter la véracité historique, il n'en demeure pas moins que tout est question d'inspiration sur cette contribution, et qu'elle est forcement subjective. C'est la raison pour laquelle, j'invite chaque année de nouvelles personnes à rejoindre l'aventure, afin de varier les références.
Autre point sujet à question : quelles sont mes sources ? Toutes mes informations concernant la JIFA ont été glanées ici et là sur le web. A chaque édition, vous êtes nombreux à m'interroger sur la genèse du 31 juillet, voici ce que j'en ai retenu :
Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que le contexte historique entourant la création de JIFA est la période qui annonce et accompagne la décennie des indépendances. Des militantes qui participaient à la lutte pour l'émancipation de l'Afrique ont manifesté le besoin de se battre pour et au nom des femmes. Par exemple Aoua Keita qui a ses débuts été sage femme en zone rurale a très vite pris conscience de certaines réalités du terrain, ensuite lorsque en sa qualité de député, elle a participé à l'élaboration de la constitution, aussi bien qu'à la rédaction du code de la famille au Mali, il n'a plus fait aucun doute pour elle, qu'en plus de lutter contre le joug des colons, il fallait simultanément penser à la condition particulière des femmes.
Une fois le contexte placé, il y'a selon les sources que j'ai trouvé, quatre années à retenir pour se faire une idée de la chronologie de la genèse de la JIFA.
- La première année est l'année 1958, année de la tenue du Congrès de la Fédération Démocratique Internationale des femmes à Vienne en Autriche,
- Ensuite, il y'a l'année 1962 celle de «la Conférence des Femmes Africaines » à Dar ES Salam en Tanzanie au cours de laquelle, des militantes comme Aoua Keita, mais aussi Maria Ruth Neto ou Fathia Bethabar pour ne citer qu'elles ont donné naissance le 31 juillet 1962 à l’Organisation Féminine Continentale Africaine, et, à la JIFA.
- Puis il y'a l'année 1963 qui est celle de la promulgation officielle par l'O.N.U et l'O.U.A de tout ce qui avait été crée un an auparavant. Notez bien que les femmes se sont organisées de manière panafricaine un an avant la création de l'organisation de l'union africaine. Moi je dis çà, je ne dis rien !
- Et, enfin pour en finir avec la chronologie, il y'a l'année 1974, celle de la tenue du Congrès de Dakar au cours de laquelle, l’organisation féminine continentale africaine est devenue l'Organisation panafricaine des Femmes. C'est à compter de cette date, que les informations "officielles" se font plus rares. Cela explique sans doute en partie, la raison pour laquelle la JIFA est méconnue du plus grand nombre.
Pourquoi mettre en lumière la Journée Internationale de la Femme Africaine en 2021 alors qu'il existe une date le 8 mars dédiée à la défense des droits de toutes les femmes de la planète ?
Cette question m'a souvent été posée et il me semble que la réponse est dans la question. Toutes les femmes de la planète n'ayant pas les mêmes singularités, elles ne livrent pas les mêmes combats, et ce simple constat de fait justifie à mon sens, que sur chaque continent, les femmes puissent se retrouver autour de problématiques qui leurs sont spécifiques à une autre date que le 8 mars. Ce n'est ni clivant, ni communautaire de noter qu'encore en 2021, les filles et les femmes sont toujours les premières victimes des nombreux conflits qui secouent le continent africain. Depuis plus d'une décennie au Kivu des femmes sont violées dans l'indifférence générale, des jeunes filles sont enlevées au Mali, au Ghana, au Cameroun et je ne parle là que des droits bafoués qui ont été médiatisés, le temps que les journaux en fassent leur choux gras comme des faits divers. Donc oui, en 2021, cela me semble regrettable qu'il faille une journée pour le faire, mais il me parait important qu'une telle journée existe, pour que chaque combat mené par des femmes africaines pour faire respecter leurs droits méprisés (et ils sont nombreux) puissent être rappelés aux bons souvenirs des un.e.s et des autres.
Pourquoi cette notion de défense de droits n'est pas la ligne directrice de la contribution ? Parce que et il suffit de voir le premier article, de regarder la première vidéo pour comprendre que la contribution digitale a commencé sur une impulsion personnelle avec comme moteur l'inspiration. Mon égérie Aoua Keita était tout ce que je ne suis pas : syndicaliste, militante, féministe, femme politique et malienne. En parlant d'elle, de son parcours, je parle forcement de ses combats pour la défense des droits, comme celui qu'elle a mené pour le code de la famille au Mali en tant que première femme député.
Il n'en demeure pas moins, que mon combat principal est celui de l'image.
Ma volonté dès le départ était de célébrer des femmes africaines et afro-descendantes inspirantes et ce faisant de MULTIPLIER les images de celles qui sur les cinq continents créent, innovent et contribuent à faire de cette planète, un monde meilleur. Il est indéniable, que nous vivons dans un monde ou l'image et la vidéo sont notre pain quotidien, or, encore en 2021, l'image véhiculée par les médias sur la femme africaine demeure majoritairement uniforme, statique et peu valorisante.
C'est pour moi un combat aussi important que les autres, que celui de veiller à ne plus être cantonner à UNE SEULE représentation, de faire en sorte que les fillettes africaines ou afro-descendantes qui grandissent aujourd'hui dans un monde globalisé voient RÉGULIÈREMENT des figures féminines variées auxquelles elles puissent s'identifier avec fierté.
Ce sont toutes ses réflexions qui m'ont conduit à faire ma première contribution à la Journée Internationale en 2014, c'est cette finalité qui m'a pousser à créer ce site en 2015, c'est cet objectif qui a été prolongé sur les réseaux sociaux en 2016, et, c'est cette VISION qui a motivé en 2017, la création du concept de Loterie Solidaire. C'est toujours mû par cet esprit que l'édition 2018 s'est associée à la JIFA organisée par l'Association Agui en Côte d'Ivoire ainsi qu'au challenge JIFA 2018 initié par Aida Diop fondatrice du Cercle des femmes panafricaines glamour et leadership de Cannes et d’ailleurs. Et c'est le besoin incessant d'innover qui a inspiré la mise en place du challenge "Je suis Aoua Keita" sur les réseaux sociaux en 2019, ainsi que la création du club de lecture qui lit les écrivaines africaines ainsi que son site Jifa Bookclub en mars 2020 et la co-création de la Jifa 2020 à Troyes sur le thème "La solidarité en action" avec Prudence Kipré Gnanduillet (association Agui), Rosine Moularet Bely (association A'mendonne Go On) en partenariat avec Smartphone.mov (Samuel Bailhache). C'est enfin le désir de toujours se réinventer pour l'édition 2021 qui me pousse à réitérer le challenge Aoua Keita, à proposer une contribution livresque qui fera la part belle à quelques écrivaines de notre sélection et enfin à créer La Vitrine des associations des femmes africaines.
C'est pour toutes ces raisons que, tout en conservant une attention particulière à la lutte contre les violences faites aux femmes, la contribution digitale à la Journée internationale de la Femme Africaine est surtout faite pour mettre en lumière ses 1001 visages avec à la clef trois missions : relayer, inspirer, féliciter et encourager.
Dernière mise à jour mercredi 9 juin 2021